Notes du réalisateur
Le petit Roi des Fleurs est un texte de Květa Pacovská autour duquel se sont rassemblés deux importantes structures du théâtre et de la danse comme le Balletto di Roma, qui se prépare à célébrer les soixante ans de la fondation en 2020, et le Teatro Gioco Vita, qui a approché le théâtre d’ombres à la fin des années soixante et a donné une contribution originale à la naissance du théâtre pour la jeunesse. S’adressant clairement aux plus petits, ce projet veut exploiter une forme de contamination entre différents langages comme la danse, l’ombre et la musique.
Le petit Roi des Fleurs est un conte. Il a du conte, la tradition “Il était une fois…” ainsi que l’immanquable “Roi” qui est ici tout petit et curieux, il vit dans la solitude, il aime son jardin et ses poches sont pleines de bulbes de tulipes. Du conte, il a aussi les thèmes “de l’attente”, la longue attente du Roi avant l’éclosion des fleurs et celui du “manque”. Le manque de quoi? Le Roi n’en sait rien, il sait seulement que ses tulipes, bien que très belles, n’arrivent pas à le combler de bonheur. Alors c’est le “voyage” à la recherche de ce qui peut remplir son manque. Un voyage qui comme dans un rêve commence sur des routes nouvelles et inconnues au Roi, un voyage qui ne dure qu’un jour et une nuit mais qui renferme le temps de toute une vie.
Dans la lumière d’un beau matin, le Roi entend une toute petite voix, elle vient d’une tulipe à peine éclose et répète “je suis là, je suis là…” Devant la petite princesse, le roi émerveillé se demande “C’est peut-être elle que j’attends depuis si longtemps?”.
Comme dans tous les contes qui se respectent, le “… ils vécurent heureux et …” ne manque pas non plus, nous comprenons alors que, en effet, c’est bien elle que le Roi attend depuis si longtemps.
Le petit Roi des Fleurs est aussi une histoire qui parle de deux jeunes. Ils habitent l’un en face de l’autre, si près et pourtant si loin que leurs regards ne se sont jamais croisés.
Un matin, elle le voit prendre tristement soin d’une petite plate-bande devant leurs maisons respectives, il y met toute l’attention que l’on réserve aux désirs les plus profonds. Alors, elle l’observe en cachette et commence à écrire, pour lui, sur des petits billets, le conte qui les conduira à leur heureuse rencontre.
Le petit Roi des Fleurs est, enfin, un spectacle où le thème de la recherche du bonheur est rendu avec légèreté et poésie, avec une trame simple et essentielle mais un imaginaire exubérant et plein de fantaisie. À l’exception de quelques rares mais importants mots, l’histoire tire sa forme scénique d’une riche texture musicale qui accompagne et soutient les ombres spectaculaires du Teatro Gioco Vita, d’après les splendides illustrations de Květa Pacovská; et les expressions gestuelles des deux danseurs-interprètes du Balletto di Roma, fruit des chorégraphies originales de Valerio Longo.
La force d’un conte réside dans son habilité à être étonnamment, à la fois distant et proche de notre quotidien. Ce qu’il faut pour accéder à un conte, est d’accepter de se faire petit, tout petit, de traverser les espaces magiques et inattendus, de savoir attendre et, dans l’attente, de prêter attention à chacun des mots, à chacun des gestes, à chacune des ombres pour pouvoir être dans le conte et s’émerveillé. Par conséquent, pour nous aussi.
Dans ce conte, un archétype presque, un roi, un jardin enchanté, l’attente, un désir inconnu, un voyage, la joie de se retrouver s’animent en ombres accompagnées de musique et danse, ce qui permet aux sentiments de chacun de nous de se révéler. Ainsi, comme tous les contes, mot après mot, les désirs de tous ceux qui écoutent s’animent, et, inopinément, la vie les amène à les réaliser.
Credits
Une création de
Valerio Longo
Fabrizio Montecchi
Dramaturgie
Enrica Carini
Fabrizio Montecchi
chorégraphie
Valerio Longo
mise en scène et décor
Fabrizio Montecchi
musique
Paolo Codognola
silhouettes
(d’après les dessins de Květa Pacovská)
Nicoletta Garioni
Agnese Meroni
costumes
Sara Bartesaghi Gallo
Nicoletta Garioni
voix
Valeria Barreca
Tiziano Ferrari
lumières
Anna Adorno
collaboration à la dramaturgie
Valerio Longo
Francesca Magnini
réalisation des décors et des objects
Giovanni Mutti
Nicoletta Garioni
Agnese Meroni
coproduction
Balletto Di Roma
Teatro Gioco Vita
de 4 à 8 ans
duré
50′